Démographie & Habitat

La matinale de l’ACAD s’est tenue le mardi 16 septembre 2025 de 09h30 à 12h00 en Visio.
Durant cette dernière, Jean-François LÉGER (démographe) est intervenu pour aborder le thème : “Mutations démographiques et Aménagement du Territoire”.
Jean-François LÉGER
démographe, maître de conférence au :
CRIDUP (Centre de recherche de l’institut de
démographie de l’université Paris 1)
IDUP (Institut de démographie de l’Université Paris 1)
La France a longtemps bénéficié du baby-boom, mais depuis 2020 sa croissance démographique repose surtout sur cet héritage, avec moins de jeunes et beaucoup plus de personnes âgées. Le niveau d’éducation a fortement progressé, mais il accentue les inégalités territoriales, car les diplômés et cadres se concentrent dans les grandes métropoles. La population reste majoritairement installée dans des maisons, avec de fortes différences selon l’âge et l’ancienneté des logements. D’ici 2050, sans migration, la population pourrait stagner ou diminuer. Enfin, les flux migratoires, les choix résidentiels des retraités, les mobilités des jeunes et la recherche d’un meilleur équilibre de vie des actifs redessinent déjà la géographie humaine et sociale du pays.
👉🏻 Le texte intégral de la matinale, le débat et les documents de présentation sont mis à disposition dans la partie réservée aux adhérents.
Aperçu de la présentation
1. Évolution démographique en France
- 1990 : un « réservoir démographique » grâce au baby-boom.
- 2020 : plus aucune marge démographique, la croissance est due à l’héritage du baby-boom.
- Entre 1990 et 2020 : moins de jeunes, beaucoup plus de personnes âgées.
2. Niveau de formation et emploi
- Progression du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur (30-34 ans) en Europe.
- En France, hausse continue du niveau de diplôme des 25-54 ans depuis 1982.
- Concentration géographique des cadres diplômés dans les grandes métropoles (près de 6 sur 10).
- Fortes inégalités territoriales liées au niveau de diplôme.
3. Répartition territoriale de la population
- France métropolitaine :
2 % des communes = grandes métropoles (36 % pop, 1 % territoire).
8 % des communes = villes intermédiaires (29 % pop, 8 % territoire).
90 % des communes = espaces ruraux (35 % pop, 91 % territoire). - Différenciation entre métropoles, villes moyennes, petites villes/bourgs/villages.
4. Mixité sociale et ségrégation urbaine
- Les cadres et professions intermédiaires (25-54 ans) se concentrent davantage dans les grandes unités urbaines.
- La part des ouvriers/employés parmi les diplômés du supérieur s’est effondrée entre 1982 et 2015 (déclassement rare mais ségrégation accrue).
5. Logement et habitat
- Corrélations entre type de logement, taille des ménages, et âge des habitants.
- Différences fortes entre logements anciens et récents.
- Maisons individuelles très majoritaires, mais avec profils de population différents.
6. Projections démographiques à l’horizon 2050
- Sans migration : stagnation voire baisse de la population.
- Effets combinés de la fécondité (en baisse), de l’espérance de vie (en hausse ou stagnante) et de la fin du baby-boom.
- Déficit potentiel de plusieurs millions d’habitants.
7. Flux migratoires récents
- Variation des entrées et sorties d’immigrés et non-immigrés entre 2006 et 2021.
- Solde migratoire globalement positif, mais avec fluctuations.
8. Questions prospectives
- Effets sur le lieu de résidence des personnes âgées (retraite, revenus, climat).
- Mobilités des jeunes (compétition scolaire, coût des études, accès aux métropoles).
- Localisation des actifs (désaffection du tertiaire qualifié ? attractivité réduite des métropoles ? recherche d’équilibre de vie).